Le calcul urinaire (lithiase) est une pathologie fréquente qui touche, selon les études, 4 à 20% de la population. La lithiase urinaire récidive dans 60% des cas et elle est multirécidivante chez 5 à 6% des patients, avec un risque d’évolution vers l’insuffisance rénale.
Son caractère récidivant et les complications que peuvent engendrer un calcul urinaire rendent nécessaire sa prévention et son traitement.
Les facteurs favorisants
-Facteurs alimentaires
Les risques sont accrus en fonction :
-des apports alimentaires : produits laitiers, protéines animales, sel, aliments riches en oxalate (chocolat, fruits secs, épinards, oseille, rhubarbe, thé), purines (abats, charcuterie,…), sucres rapides (fructose) ;
-de la diminution de la consommation de fibres alimentaires ;
-de l’excrétion urinaire insuffisante par insuffisance des apports de liquide.
-Facteurs familiaux
On retrouve une histoire familiale dans près de 40 % des cas
-Infections urinaires
Certains germes, comme Proteus et Klebsiella, favorisent les calculs phospho-ammoniaco-magnésiens.
-Anomalies du pH
Le pH normal des urines est de 5,8.
Un pH acide favorise la formation des calculs d’acide urique, de cystine et d’oxalate de calcium.
Un pH alcalin favorise la lithiase infectieuse et phospho-calcique.
Anomalies anatomiques
Certaines anomalies anatomiques des reins ou de la voie excrétrice empêchent l’écoulement normal des urines et donc favorise la formation des calculs.
Calculs médicamenteux
Les calculs médicamenteux sont peu fréquents puisqu’ils ne sont présents que dans 1 % des cas, mais on pense que leur fréquence est sous-estimée.
Maladies génétiques
Cystinose…
Quel bilan pour éviter la récidive ?
-Connaître la composition d’un calcul est essentiel : cela influence non seulement le traitement du calcul mais également le risque de récidive et la prise en charge à long terme.
Il est donc indispensable de recueillir les cristaux urinaires et des les faire analyser
Lors de la crise, on peut tamiser ces urines (à travers un filtre à café) ou recueillir le calcul dans une compresse.
Celui-ci sera alors déposé dans un flacon sans poudre et transmis au laboratoire (idéalement préalablement lavé et séché à température ambiante).
-Réaliser un bilan sanguin et urinaire de première intention
Ce bilan est actuellement systématiquement prescrit dès le premier épisode.
Il comprend :
-un bilan sanguin : créatininémie, calcémie, glycémie à jeun, uricémie ;
-un bilan sur urines de 24 h : créatinine, volume total (diurèse de 24h), calcium, sodium, urée, urates, citrates;
-un bilan sur urines du matin (à jeun) : pH, densité, cytologie, cristallurie.
Les conditions de recueil des urines vous seront précisées au laboratoire.
Il est important de ne pas modifier ses habitudes alimentaires pour la réalisation de ce bilan.
Il doit être réalisé à plus d’un mois d’un épisode aigu ou d’un geste urologique.
En conclusion :
- La lithiase urinaire est une pathologie fréquente et récidivante, pouvant évoluer de longues années à bas bruit ou bien nécessiter un traitement en urgence et engager le pronostic vital.
- Le bilan au long cours de la lithiase urinaire repose sur un bilan sanguin et urinaire exhaustif et sur l’analyse du (des) calcul(s). Cela est essentiel pour le traitement mais également le risque de récidive et la prise en charge à long terme.
- Les règles hygiéno-diététiques, et principalement une diurèse de plus de 2 L/j, sont essentielles afin d’éviter la récidive lithiasique.
- La lithiase urinaire est une pathologie nécessitant une surveillance régulière et à vie.
mars 2020